Les terres de Conegliano Valdobbiadene sont un écrin de trésors naturels, artistiques et architecturaux à découvrir en saisissant les rythmes intimes d’un territoire qui sait encore battre aux cadences de l’homme et de la nature. Tout autour, les vignes, avec une patience séculaire, attendent la rencontre avec le soleil et assistent à l’alternance solennelle des saisons, des couleurs et des saveurs. Les gens d’ici aiment leurs racines, ils ont conservé le goût des traditions et le plaisir de l’hospitalité et de la rencontre, avec celui de la nourriture, qui se décline en une riche palette gastronomique et vinicole.
via XXVIII Aprile, 20 31015 Conegliano, Treviso
Via Giovanni XXIII – San Pietro di Feletto, Treviso
Via Molinetto, 40 – Refrontolo, Treviso
piazza Libertà, 7 – Solighetto – Pieve di Soligo, Treviso
La nouvelle Strada del Prosecco e Vini dei Colli Conegliano Valdobbiadene, constituée en 2003, est l’héritière directe de celle qui a été, en 1966, la première artère œnologique italienne. Le voyage part de la Scuola Enologica di Conegliano (École œnologique de Conegliano), à la découverte des origines de la science du mousseux. Près de l’édifice principal, il ne faut pas manquer la Bottega del Vino du dix-neuvième siècle, petite mais intéressante, déclarée monument national, et le Museo Enologico L. Manzoni, qui rassemble les contributions de recherche effectuées par les chercheurs qui se sont alternés à l’École et qui ont produit des vins de renommée internationale comme l’Incrocio Manzoni. Continuez ensuite vers San Pietro di Feletto, où l’église paroissiale romane, datant du XIIe siècle, domine la vallée sous-jacente. Faites une halte pour admirer le panorama des douces collines de Conegliano et les fresques délicates de la façade. Descendez ensuite vers Refrontolo, entre les bois et les vignobles vous rencontrerez le Molinetto della Croda, un bijou centenaire serti dans la roche. En poursuivant vers Solighetto, on trouve la Villa Brandolini du XVIIIe siècle, notre siège qui abrite souvent également des expositions d’art passionnantes. Les collines se font plus élevées et pentues au fur et à mesure que l’on s’approche de Farra di Soligo, où deux tours médiévales se détachent sur le paysage orné de vignobles : ce sont les Tours de Credazzo, souvenir des Lombards. Non loin de là, à Col San Martino, un autre merveilleux exemple d’architecture locale est la petite église de San Vigilio, à laquelle nous conseillons d’arriver en se promenant entre les vignes. Suivez les collines, à la forme conique caractéristique, jusqu’à Colbertaldo, où vous commencerez à monter pour atteindre le meilleur de la qualité de l’appellation : le Cartizze. Là, s’offrira à vous l’un des plus beaux paysages d’Italie. Le tracé historique de la Strada del Prosecco se conclue à Valdobbiadene, capitale de la production de la DOCG et siège de très nombreuses maisons de mousseux.
Si on a repris de larges portions du tracé historique de la Route du Prosecco, on en a aussi ajouté de nouvelles, destinées à valoriser les différents paysages viticoles et les nombreuses attractions historiques et artistiques. En partant de Valdobbiadene, le cœur de la production de l’appellation, aux vignobles inaccessibles travaillés entièrement à la main, poursuivre vers les rive di Guia : les panoramas sont à couper le souffle. En continuant vers Campea, on remarquera à quel point le tissu rural caractéristique du territoire est particulièrement bien conservé, dans une fusion harmonieuse entre le paysage naturel et l’œuvre de l’homme. Arrivés à Pedeguarda, on monte vers Farrò, où les vignobles cèdent de plus en plus la place aux bois. Bien vite, vous verrez apparaître le délicieux bourg de Rolle, défini par le poète Andrea Zanzotto comme la « carte postale envoyée par les dieux » et aujourd’hui Luogo del Cuore FAI. L’itinéraire serpente ensuite à travers les petits villages d’Arfanta, Tarzo, Corbanese, Cozzuolo, Carpesica et Ogliano, pour se terminer dans le centre historique de Conegliano. Là, la partie la plus ancienne du centre mérite une visite, avec la “Contrada Granda” (devenue à présent via XX settembre) où se dresse le Dôme, qui abrite en son sein le retable peint par Cima et la Salle ombragée dei Battuti, à ne pas manquer pour les passionnés d’art.
Conegliano, Treviso
Via Sottocroda – Susegana, Treviso
(IT) Via Strada di Collalto – Susegana, Treviso
Le territoire de Conegliano Valdobbiadene compte divers témoignages de l’époque médiévale, dont plusieurs châteaux, complètement restaurés ou conservés seulement en partie, qui nous racontent un passé fait de dames et de chevaliers. Commençons par Conegliano, où le château observe le centre du haut d’une petite colline. De la construction d’origine, antérieure au XIIe siècle et dont on a différentes représentations grâce aux tableaux, il ne reste que le beffroi, une partie de l’ancien dôme et les restes d’une enceinte de muraille. Pour voir le château le plus fascinant du territoire, on doit se rendre au château de San Salvatore à Susegana, où la famille Collalto, d’ancienne origine lombarde, possède encore sa demeure du XIIIe siècle, lieu hautement suggestif où se déroule le festival annuel du Conegliano Valdobbiadene Prosecco Superiore : Vino in Villa. Il appartient à la même famille que le Château de Collalto, aujourd’hui en ruines.
Un destin contraire a frappé le Château de Vidor, détruit en 1550. La forteresse est toutefois commémorée par un Palio qui se déroule dans le village en souvenir de l’événement malheureux, une occasion de visiter l’ancienne Abbaye de Santa Bona.
À Cison di Valmarino en revanche, Castelbrando été récemment restauré et transformé en une structure d’accueil de charme et, bien qu’il ait changé de style au fil des siècles, passant de forteresse à château pour finir en demeure de la Renaissance, ses origines se perdent au tout début du dernier millénaire. Ce voyage dans le moyen-âge se conclut à Vittorio Veneto, où se dressent deux châteaux témoignant des deux localités qui ont donné naissance à ce qui est aujourd’hui une seule et même ville : Ceneda et Serravalle. Dans la première, ancienne citadelle de l’une des familles nobles les plus puissantes de la région, les Da Camino, on peut voir les ruines de l’ancien castrum, construit au XIIe siècle sur une forteresse d’époque romaine. A Ceneda en revanche, le Château de San Martino est depuis des siècles le siège épiscopal.
On part de Conegliano, ville d’art et du vin : considérée comme la capitale culturelle de l’appellation, elle est le berceau du monde du Prosecco et est encore un centre important pour l’innovation œnologique. Mais elle a aussi été la patrie d’artistes. C’est ici qu’est né G.B. Cima, qui rappellera toujours ces collines dans ses œuvres, comme le feront beaucoup d’artistes de la Renaissance. L’itinéraire traverse ensuite San Pietro di Feletto, pour en admirer l’église paroissiale séculaire, édifiée au XIIe siècle mais déjà lieu de culte païen avant cette époque. Observez la fresque du Cristo della Domenica (Christ du dimanche) : les outils qui l’entourent font comprendre à quel point la viticulture est enracinée sur ce territoire depuis des siècles. On poursuit, en passant par l’ancien bourg de Rolle, en direction de Follina, dont le petit centre héberge une splendide abbaye cistercienne du XIIe siècle, lieu au calme intense et à l’essentialité élégante. Follina était autrefois célèbre pour la laine et on trouve encore des signes de cette activité dans l’architecture rurale. A Cison di Valmarino, l’un des cent bourgs les plus beaux d’Italie situé non loin de là, si l’on suit l’itinéraire des vie dell’Acqua (voies de l’eau), on peut admirer d’anciens moulins et lavoirs, témoignages des traditions de ces villages. Le petit village est dominé, outre le château, par la Strada dei Cento giorni (route des cent jours), un passage tracé par les femmes du lieu en hiver 1917, pour permettre le passage de l’armée. En poursuivant l’itinéraire, vous traverserez ensuite de jolis bourgs aux maisons de pierre typiques, Santa Maria et Lago, qui donnent sur les Lacs de Revine, où se trouve aussi le Parc Archéologique Didactique Livelet. Enfin, on arrive à Vittorio Veneto, petite ville symbole de la victoire qui accueille le Museo della Battaglia (Musée de la Bataille) et les centres historiques de Ceneda et Serravalle.
L’itinéraire a été mis sur pied lors de l’exposition consacrée au seizième siècle dans la région de Conegliano, moment où la ville et ses alentours deviennent le centre d’intérêts culturels et la convergence des protagonistes de l’histoire de l’art. Outre les œuvres exposées en effet, le visiteur était encouragé à continuer son voyage dans une espèce d’ “exposition diffuse” parmi les œuvres de plus grand prix du territoire.
Le voyage symbolique part du centre historique de Conegliano où l’on peut admirer les décorations du Palazzo Sarcinelli, la splendide façade de Fiumicelli du Mont de Piété, le Dôme avec le retable de Cima, la Scuola dei Battuti de Francesco da Milano, et se promener le long de la Strada Granda, où accompagnés par les fresques des arcades on monte au Château en empruntant une route très particulière, adossée aux murs de la ville de la fin du quatorzième siècle, en passant par l’église della Madonna della Neve.
Les étapes suivantes sont l’église de Campolongo, avec les œuvres de Fiumicelli et Beccaruzzi et l’église de Susegana, avec le retable de Pordenone. Toujours à Susegana, s’élève le magnifique Château de San Salvatore qui, malgré les dommages subis au cours du temps, conserve un charme unique, tout comme l’abbaye de Sant’Eustachio à Nervesa della Battaglia. Près de là, à Moriago della Battaglia, une autre œuvre de Pordenone vous attend ; alors que, dans le dôme de Valdobbiadene, on retrouve une assomption de Beccaruzzi et, dans l’église de Lago di Revine, on peut admirer un autre Francesco da Milano. A Vittorio Veneto, on peut apprécier le Titien, dans le dôme de Serravalle, et Andrea Previtali, dont l’extraordinaire annonciation est conservée dans l’église de Meschio. L’hôtel de ville de Ceneda, aujourd’hui siège du Museo della Battaglia, mérite certainement une visite. Enfin, au Château Roganzuolo, vous trouverez un cycle de fresques de Francesco da Milano et, à San Fior, un polyptyque de Cima da Conegliano dont nous étions partis.
Touristes du vin, voyageurs gourmets et amateurs de trekking ou de promenades dans la nature, ne seront pas déçus par les sentiers qui serpentent entre Valdobbiadene et Miane, dans la partie la plus élevée de l’appellation. “Andar per Malghe” (aller par les pâturages) grimpe en revanche sur le Mont Cesen (1 570 m) où, en observant Valdobbiadene du haut, on peut déguster le fromage Monte Cesen, doux et savoureux.
Tout près de là, encore des pâturages et des refuges à Miane, dont l’exploration est conseillée le premier dimanche de septembre, au cours de la manifestation “Malghe tra Mel e Miane”. Dans la commune de Miane, se trouve le hameau de Combai, célèbre pour ses forêts de châtaigniers qui offrent en novembre le Marron de Combai IGP, l’un des nombreux délices du terroir.
Entre San Pietro di Barbozza, Santo Stefano et Saccol, bourgs de la commune de Valdobbiadene, se développe un itinéraire naturaliste de près de 10 km dénommé « Anello del Prosecco » (Anneau du Prosecco). Le parcours traverse les vignobles du Cartizze, le meilleur de la qualité de l’appellation, complètement exposés au sud, et on peut l’emprunter toute l’année même si les mois les plus conseillés se situent entre mars et octobre. On part de San Pietro di Barbozza, un charmant hameau où il est possible de visiter VignArte, une installation permanente de sculptures en bois entre les vignobles, réalisées lors de symposiums de sculpture sur le territoire.
Depuis la place, on se dirige vers le nord en traversant le centre du petit village et les rues qui remontent vers le mont Cesen. A partir de l’oratoire, on arrive par une route facile de terre battue, à l’église de Sant’Alberto, point panoramique d’où il est possible d’admirer les collines parées de vignobles et, les jours les plus clairs, la lagune de Venise, les Monts Euganéens et Monts Berici. En descendant par le sentier 1019A, on arrive au couvent des Frati Minori Conventuali où, sur une hauteur, se trouve le sanctuaire Immaculée de Lourdes. En parcourant une brève portion de la route départementale qui mène à Combai et en tournant à droite dans la rue Treziese, où il est possible de visiter une osteria (auberge) particulière “sans aubergiste”, on s’engage sur la route Mont, artère qui court sur la crête du Pentagone d’Or, les 107 hectares du Cartizze. Par la route Pianer, on descend jusqu’à Saccol et on poursuit ensuite pour se retrouver de nouveau, entre vignes et vignobles, au point de départ.
L’anneau peut être parcouru à pied ou en VTT avec l’aide de guides experts. Les excursions peuvent être réservées selon les indications données par le site du Consorzio Valdobbiadene.